Lettre Pastorale - La famille, joie de la vie



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Patriarcat d’Antioche et de tout l’Orient

Saint Synode d'Antioche 

Lettre Pastorale 

La famille, joie de la vie

« Pour qu’ils aient la vie et l’aient en abondance » (Jean 10 : 10)

   

Table des Matières


Introduction

Première Partie : Bases théologiques pour comprendre le mariage chrétien

            L’être humain Temple du Dieu vivant

            Le mariage sacrement de la joie

            Le mariage sacrement de l’amour

            Le mariage sacrement de communion

Deuxième Partie : Les défis actuels de la famille

            La sécularisation

            Economie et consommation

            Globalisation, médias et monde virtuel

Troisième Partie : Problèmes bioéthiques

            Problèmes liés au début de la vie

                        Embryon et avortement

                        Insémination artificielle

                        Contraception

                        Adoption

            Problèmes liés à la fin de la vie

                        L’euthanasie

                        Soins palliatifs

                        Don d’organes

            Autres questions éthiques importantes

                        Abstention de mariage

                        Le concubinage

                        L’homosexualité

                        L’addiction

                        Le harcèlement sexuel des enfants et adolescents

Quatrième Partie : Rôle de la famille dans la vie de l’Eglise

Cinquième Partie : Exhortations pastorales

            Pastorale spécialisée

            Centres de pastorale familiale

            Formation pastorale continue

            Rôle spirituel du prêtre

            Education chrétienne

            Culture de l’accompagnement

            Encourager les naissances

Conclusion

Introduction

A nos enfants bien-aimés fidèles du Saint Patriarcat d’Antioche, 

Nous envoyons cette lettre pastorale à tous nos enfants, fidèles du Saint Patriarcat d’Antioche, partout où ils se trouvent, dans les patries et en diaspora, en conformité avec la décision du Saint Synode Antiochien, réuni à Balamand en date du 13 Octobre 2019, et dont le sujet principal fut “La situation et les besoins de la famille”. Vu les défis, les difficultés et les tourments auxquels les familles font face aujourd’hui, nous venons vous exhorter à les affronter, armés de l’opinion de l’Eglise. Et nous vous invitons à trouver, à titre personnel ou familial, dans l’Evangile, l’enseignement de l’Eglise et de ses saints Pères, les moyens d’en éviter les effets sur votre vie en Christ et la stabilité de vos familles.

 La décision des Pères du  Saint Synode de donner à la famille la première place dans leurs préoccupations vient du fait qu’elle est le noyau de la société. Et malgré les questionnements de la sociologie moderne sur sa place dans cette société, elle en demeure le cœur et la conscience. Les attaques dont la famille est l’objet dans le monde d’aujourd’hui dament une des bases essentielles de la vie chrétienne. Défendre la famille et œuvrer à son enracinement dans la joie du Seigneur sont donc un objectif majeur de l’Eglise. A cet effet, l’Eglise doit aider les hommes à réaliser la volonté de Dieu dans leur famille, en l’enracinant dans la foi et la pratique des valeurs chrétiennes pour la maintenir dans la joie et l’espérance. La famille sera ainsi “une petite Eglise”, un témoin vivant du Christ et lumière du monde.

            La théologie orthodoxe, soucieuse du salut de l’humanité, se distingue comme théologie curative et considère l’homme en sa totalité. Elle veut d’abord e diagnostiquer le mal, ses causes, les risques de son maintien et les conséquences de sa propagation, avant de définir les moyens nécessaires à son traitement. Ce traitement ainsi que les moyens de prévention qu’il préconise se basent sur l’expérience de l’Eglise et sa Tradition, tout en prenant en compte les acquis thérapeutiques de la science moderne et encourageant les malades à les respecter. L’Eglise est donc un hôpital traitant les malades avec la puissance de Dieu. Par la paternité spirituelle et l’amour des communautés eucharistiques, elle exhorte les ”malades” de s’en remettre à Dieu et à Son Esprit Saint pour mieux affronter leurs difficultés. Et par les divers programmes d’éveil et de traitement, inspirés de sa riche tradition patristique et liturgique, elle les incite à la vigilance spirituelle et à la clairvoyance.

            Et comme la stabilité de la famille est un des facteurs de défense contre les crises économiques, notre sainte Eglise affirme sa priorité de mettre en œuvre ses énergies et ses possibilités pour soutenir la famille, et convie ses enfants à s’engager pour humaniser les sociétés et les rendre plus équitables.

            Cette lettre pastorale pose des questions existentielles et essentielles concernant la famille. Il reste à chaque diocèse de mettre en pratique les idées qui y sont exposées, en conformité avec son milieu et sa situation, et en accord avec ses lois et son organisation. La mise en pratique est donc notre œuvre commune, pasteurs et fidèles, selon les charismes et la responsabilité qui leur sont donnés par Dieu.

            Que Dieu nous donne la force pour croître dans Sa grâce, grandir par le service et nous unir dans l’amour, pour que nos familles deviennent la joie de la vie.

Rendu public le 08 novembre 2019 du Siège Patriarcal de Damas

Jean X

Par la grâce de Dieu

Patriarche d’Antioche et de tout l’Orient

Table des Matières

 

Première Partie

Bases théologiques pour comprendre le mariage chrétien 

L’être humain, temple du Dieu Vivant

  1. Dieu a aimé l’homme et l’a créé du néant ‘à Son image et Sa ressemblance’.  Il lui a donné la vie, la volonté et la liberté, en lui demandant de bien les utiliser. Saint Théophile, évêque d’Antioche au 2ème siècle, répondit à celui qui le pressait de montrer son Dieu : ‘Montre-moi ton homme et je te montrerais mon Dieu’[1]. Il voulait dire que l’homme peut refléter le Dieu invisible et montrer à l’univers Son amour et Sa gloire. Cela met en évidence la grandeur et la responsabilité qui sont les nôtres dans notre vie personnelle et familiale.
  2. La vision orthodoxe de la personne humaine se distingue par une approche la considérant dans son ensemble: corps, âme, esprit. L’âme vivifie le corps, et l’esprit fait de l’homme, corps et âme, un être spirituel. Lors de son séjour terrestre, l’homme doit veiller sur son corps et son âme et les rendre transparents et dociles à l’esprit. L’être humain est une réalité unifiée, appelée à devenir ‘participant de la nature divine’[2], et dieu par la grâce. Il lui arrive aussi ‘d’éteindre l’Esprit’[3], de faire taire l’esprit en lui et de l’asservir au corps, fragilisant ainsi l’unité de son être. Cela se produit quand il se rebelle contre la volonté de Son Créateur en renonce à Lui et se retranchant lui-même de la source de la vie.  Le Créateur ne renonce jamais à l’homme, mais lui ouvre la voie de la repentance et de la victoire sur la mort. Et ce par la vie en Christ qui par Sa mort sur la Croix et Sa Résurrection, a vaincu la corruption et la mort. Par Son Incarnation, Sa mort, Sa Résurrection et Son Ascension au ciel avec Son Corps, le Seigneur a sanctifié l’homme. Il lui a donné le moyen de revivre sa création à l’image de Dieu.  De par la maîtrise de ses passions, l’acquisition des vertus, la connaissance du Livre Saint, l’engagement dans la vie de l’Eglise, la pratique des sacrements, la rencontre du Christ et Son service en tous, l’homme pouvait vaincre à nouveau la mort et reprendre le chemin de la déification.
  3. Détenteur d’une volonté consciente et libre, l’homme doit néanmoins prendre pour devise ces paroles de l’Apôtre Paul : ‘Tout m’est permis, mais tout n’est pas profitable’[4]. C’est ce que tout chrétien expérimente dans la vie de l’Eglise. Les Sacrements nous font participants de la vie divine. La Bible nous introduit à l’esprit du Seigneur et nous invite à l’imiter. Le jeûne nous aguerrit face aux tentations et aux séductions de ce monde. L’ascèse nous éloigne des passions. La communion matrimoniale en Eglise facilite aux époux la marche dans le chemin ‘étroit’, mais glorieux de ‘l’aventure’ chrétienne. Par leur engagement commun dans la vie en Christ et Son imitation, les époux tendent tous deux vers la sainteté. De ce fait, ils réalisent leur perfection et forment, par l’habitation de l’Esprit saint en eux, une cellule d’Eglise, ‘un temple de Dieu’[5], une communion à la fois à Dieu, leurs enfants et tous les humains, que permet le Sacrement du mariage.
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Le mariage, sacrement de la joie

  1. Dieu a institué le sacrement du mariage dès les origines, en disant : ‘L’homme quittera son père et sa mère et s’unira à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair’[6]. En disant ‘une seule chair’, le Seigneur a voulu signifier une union existentielle permanente, non seulement une union affective, mais une union du corps, de l’âme, de l’esprit, donc de toute la vie. Par une telle union, les époux deviennent une icône vivante du Dieu Trinité : deux personnes à la fois unies et séparées, appelées par Dieu à l’unité parfaite.
  2. Le Christ a réaffirmé la présence de Dieu dans le mariage en opérant le premier de ses miracles aux noces de Cana[7]. Il lui a ainsi donné une nouvelle dimension, ne le limitant pas à la procréation depuis toujours, ni à la compréhension juridique de contrat social dans la société romaine. Par la présence du Christ, tout devient nouveau dans le mariage[8]. Le mariage chrétien est donc devenu un saint mystère (sacrement) qui emplit les conjoints de la grâce du Saint Esprit et les rend capables de se remplir de ‘la joie du salut’[9] en Christ.
  3. Le salut et la joie ne s’acquièrent pas par magie. Le Saint Esprit, respectant la liberté de l’homme, ne lui impose pas Sa grâce. Il attend qu’il l’accepte de plein gré, quand il s’affranchira de l’emprise du péché, et sera à même de parvenir à ‘la plénitude du Christ’[10]. L’Eglise attend des époux qu’ils prennent conscience de la grâce qui leur est donnée, et de la fructifier par la prière quotidienne, le rejet de l’égoïsme et l’amour du Seigneur et des humains. Le Saint Esprit agira alors en eux, et les fera passer de la séparation à l’union, faisant de leurs corps ‘une seule chair’, de leur existence une recherche de ‘la ressemblance de Dieu’[11], et de leur vie l’expression de l’amour divin du Père, du Fils et du Saint Esprit.
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Le mariage sacrement de l’amour

  1. Le Nouveau Testament décrit le Seigneur Jésus Christ comme époux de l’Eglise. L’Apôtre Paul y dit que le mariage de l’homme et de la femme est un ‘mystère très grand’[12]. Et il le compare au mystère de l’union du Christ et de l’Eglise, ce qui en fait une image de l’amour divin, manifesté dans l’incarnation et la Croix. Le mariage est donc une union sans pareil entre deux personnes liées, non seulement par un amour réciproque, mais aussi par leur union au Christ. Durant l’office du mariage, le couronnement des époux se fait au nom de la Sainte Trinité, car l’amour des époux, et tout amour, émane de l’amour de Dieu pour les hommes et de l’amour, don total, qui lie les personnes de la Sainte Trinité. Les époux sont appelés à vivre ce don total, qui est don de soi et amour des autres, vis-à-vis de leur couple, de leurs enfants, de leurs proches et de leurs frères dans la paroisse et le monde.
  2. La Croix, révélation de l’amour de Dieu dans l’oblation de Son Fils bien-aimé, prend une place centrale dans l’office du mariage. Elle est placée avec le livre des Evangiles devant les époux pour leur rappeler le dire du Seigneur : ‘Qui ne prend pas sa croix et ne vient pas à ma suite n’est pas digne de moi’[13]. ‘Prendre sa croix’ ou la porter, c’est accepter volontairement les difficultés de la vie et exprimer son amour par le don de soi et le service de l’autre. C’est la voie de la vraie joie, car ‘par la Croix la joie est venue dans tout le monde’[14].
  3. La vie chrétienne consiste à vivre cet amour envers Dieu, le prochain et la création. Dans le mariage, il doit se manifester en particulier entre les époux. La vie matrimoniale est un laboratoire pour expérimenter cet amour, qui doit satisfaire aux critères définis par l’Apôtre Paul, à savoir la longanimité, la fidélité, l’abandon de l’envie et des fanfaronnades, l’amabilité, la paix intérieure, le pardon, le détachement, la confiance en l’autre, l’espérance en Dieu et l’acceptation de tout[15]. L’effort spirituel fait croître cet amour par la garde de la volonté, le discernement des passions et une lutte continue contre l’égoïsme et l’amour de soi qui est à la base de tous les vices. Cet amour croît aussi par la pratique des vertus, de ‘tout ce qu’il y a de vrai, de noble, de juste, de pur, d’aimable, d’honorable’[16]. Il est évident dans ce contexte que toute violence domestique est exclue, car elle détruirait les bases de la relation matrimoniale.
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Le mariage sacrement de communion

10. Le mari et sa femme vivent une relation de partage, où tout se décide en commun. Ils doivent imiter le Christ en chacun d’eux par leur décision de s’unir à Lui. Ils doivent rendre grâces à Dieu ‘en tout temps et à tout propos, au nom de notre Seigneur Jésus Christ’[17], en étant ‘soumis (l’un à l’autre) dans la crainte du Christ’[18]. Ils doivent s’évertuer à faire croître leur amour pour que leur relation devienne toujours plus harmonieuse, réduisant l’espace entre identité et différence, entre liberté individuelle et décisions communes.

11. Cette union des époux se complète dans la pratique de l’amour dans l’obéissance et de l’obéissance dans l’amour. Par l’obéissance réciproque, chacun d’eux réalise son rôle et sa vocation dans la famille. L’obéissance n’est pas soumission à une personne jouissant de plus de force ou de pouvoir, mais un don de soi. Ce don de soi se base sur la confiance en Dieu et l’écoute attentive, par les oreilles et le cœur, de Ses paroles. L’écoute est une expression de l’amour qui suppose une attention à l’autre, encourage le dialogue et donne la joie de la mise en commun. Quant à l’expression ‘l’homme est la tête de la femme’, elle ne suggère pas une préséance, la référence au ‘Christ tête de l’Eglise’ mettant cette préséance non sur le plan de l’autorité, mais sur le plan du ‘leadership’, sur le plan du service par le don de soi[19].

12.L’entrée des époux dans l’Eglise, lors de leur mariage, symbolise leur entrée dans le Royaume du Christ. Leur union y est scellée d’une part par l’accord entre eux et d’autre part leur accord avec le Christ. L’union de l’homme et de la femme en Christ forme une petite Eglise, ‘une Eglise domestique’[20]. Tout mariage chrétien présuppose la foi des conjoints en Jésus Christ. Dans l’Eglise des premiers siècles, le mariage se célébrait lors de la Sainte Liturgie durant laquelle les époux s’unissaient par leur participation au Corps et au Sang du Christ dans l’Eucharistie. Cette participation est symbolisée de nos jours par la coupe de vin présentée aux époux. Par leur participation commune à l’Eucharistie, les époux donnaient à leur amour humain une dimension nouvelle avec un goût d’éternité. Par cette communion il leur était donné la force de devenir témoins de l’amour de Dieu. Leur amour humain se vêtait alors de fidélité et de vérité, et rejetait toute idée de séparation ou de divorce, car il devenait ‘fort comme la mort’[21], et prémices du Royaume. C’est pour cela qu’il est recommandé fortement aux fiancés de communier ensemble avant leur mariage pour le sceller dans le Corps et le sang du Christ.

13.La famille est appelée à vivre le Royaume dès ici-bas, et devenir une ‘Eglise domestique’[22]. La présence du Christ avec les époux transcende leur vie humaine, en en faisant une petite image du Royaume et en lui donnant l’expérience vécue de ce Royaume. C’est pourquoi Saint Jean Chrysostome dit : ‘Quand l’homme s’unit à la femme dans le Sacrement du mariage, ils dépassent l’image du terrestre et deviennent à l’image de Dieu lui-même’[23]. Les époux se doivent donc veiller à préserver cette image, en s’éloignant des séductions du monde, de ses appels à la consommation et de tout ce qui entrave leur vie en Christ.

14. La procréation est une conséquence naturelle du mariage. Elle est le fruit de l’union conjugale et l’expression d’une coopération des époux avec Dieu dans l’acte créateur. Elle n’est pas le but ultime unique du mariage et sa seule raison d’être, mais un des moyens pour aider le couple à croître spirituellement. Par la procréation la famille s’agrandit, et grandit avec elle l’ouverture des époux à la sainteté de la vie. Ils comprennent mieux leur rôle qui leur demande de s’oublier et de s’engager encore plus dans la gratuité du don de soi et du sacrifice. La procréation élargit les horizons du couple et leur ouvre des espaces nouveaux d’amour et de communion, qui enracinent davantage leur union en Christ.
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Deuxième Partie

Les défis actuels de la famille 

15. Il est utile de s’arrêter devant les défis que posent à la vie humaine les changements rapides de la modernité et de l’ère après la modernité, et ce pour évaluer leur impact sur la famille et savoir comment les considérer.
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La sécularisation

16. La sécularisation proclame que tout ce qui est dans ce monde, y compris l’être humain, est de ce monde et n’a de fin qu’en lui. Elle s’oppose au message chrétien qui appelle à mourir au monde, c’est-à-dire mourir aux séductions du monde[24] en vue de la vie éternelle. La sécularisation refuse d’admettre la création de l’homme à l’image et à la ressemblance de Dieu, ce qui l’amène à une vision faussée de la centralité de l’homme. Pour elle, la vie humaine est centrée sur elle-même et non plus sur Dieu. On n’entend plus parler de conscience, ni de péché, ni de passions, ni de Satan considéré comme une superstition. Les idées sécularistes n’admettent pas que l’âme puisse tomber malade quand elle perd la paix avec Dieu, et que cela entraîne une maladie du corps. Elles rejettent donc tout recours au Sacrement de la repentance pour recouvrer la paix de l’âme.

17. La sécularisation est une affirmation outrancière de l’individualisme qui remplace toute ouverture et communion. Pour elle, l’individu est un ‘dieu suprême’ qui jouit d’une liberté sans limites qui ne respecte pas celle des autres. Il considère l’autre dans l’optique du profit personnel et en termes de possession, et sous couvert de sa liberté, refuse toute idée de partage et de communion. Ces attitudes conduisent l’homme d’aujourd’hui à une solitude mortifère à tous les niveaux de sa vie, rejetant toute approche des qualités de sincérité, de loyauté, de sacrifice gratuit, de fidélité, de courage, de générosité et de noblesse.

18. Le sécularisme, en affaiblissant la relation de l’homme avec Dieu corrompt sa relation avec soi-même, et l’éloigne de toute rectitude dans ses relations avec les autres, en particulier entre les époux, et qui se reflète parfois sur les enfants exacerbant leur insubordination et leur refus d’accepter l’autorité parentale ou de lui faire confiance.

19. On en est venu à questionner les valeurs traditionnelles et à mettre en doute des coutumes anciennes. Le progrès scientifique expérimental et technologique de l’humanité, et ce qu’il offre comme facilités, encourage l’homme à avoir confiance en ses possibilités et son progrès beaucoup plus que dans des expériences spirituelles et humaines accumulées durant des millénaires, et qui se sont traduites en valeurs, coutumes, traditions et usages. D’où une confusion dans le système éducatif à cause de la mise en doute de certains critères de référence et de certaines valeurs éthiques, qu’elles viennent de l’Evangile ou de l’expérience des hommes. Cette remise en cause ignore le rôle que ces valeurs ont joué dans le progrès des communautés humaines. Elle accumule des ‘barrages’ artificiels entre la science et ses réalisations utiles à l’homme, et la foi. Bien que l’Eglise reconnaisse les acquis de la science et l’aide qu’elle apporte parfois dans l’épuration de la pensée humaine de certaines idées, croyances et habitudes rétrogrades et de la superstition, elle ne peut accepter les outrances des scientifiques quand ils s’attaquent à des sujets qui ne sont pas du ressort de la science, à savoir la foi et la vie spirituelle.

20. Personne n’ignore l’impact de la vie d’aujourd’hui sur l’éparpillement des membres d’une même famille, et l’affaiblissement de l’aide affective d’accompagnement qu’ils recevaient les uns des autres. Le père et la mère travaillent jusqu’à tard le soir, et leurs enfants ne jouissent pas longtemps de leur présence. Ils ne sont donc plus la référence par rapport à leurs enfants, ce qui crée chez les petits un vide affectif qui peut conduire à des déviances comportementales ultérieures. Il est important que les parents puissent passer plus de temps avec leurs enfants. L’affection expérimentée par l’enfant dans sa famille est le meilleur moyen de lui faire découvrir l’amour de Dieu. Il se fera de Dieu et de l’Eglise l’image qu’il a de son père et de sa mère.
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Economie et consommation

21. La société de consommation change celui qui l’accepte en une sorte de machine au service de l’argent, du pouvoir et de la recherche du mieux-être. La surconsommation lui fait perdre tout discernement entre le nécessaire et l’utile pour une vie digne et le superflu, entre la joie de recevoir, de posséder et de gagner toujours plus et le détachement et la gratuité du don. Elle asservit l’homme à son ‘ego’ et l’enferme dans un cercle vicieux. Poussé par l’envie de posséder tout nouveau et de consommer toujours plus, il se désintéresse de ses frères et de soi-même, et perd tout autre sens à sa vie.
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Globalisation, médias et monde virtuel

22. La révolution, causée par la technologie informatique, a changé de façon dramatique nombre de modes éducatifs traditionnels. L’internet est une plateforme où l’expression est libre et sans réserves qui donne l’information de façon instantanée et rapide. Il est universel, décentralisé, réactif, omniprésent et dépasse toute limite. Cela le rend passible d’une adaptation complète. Il est donc devenu un élément essentiel dans la vie de millions de personnes, et une réalité dont on ne peut éviter l’utilisation. Il faut la maitriser avant qu’elle ne nous maitrise. Quant à l’Eglise, dont le rôle est d’annoncer la parole de vérité et de défendre la dignité de l’homme et de la famille dans tous les secteurs de la société, elle s’efforce de christianiser aujourd’hui l’internet. Dans des sociétés aux valeurs troubles, elle propage la vérité et préconise le retour aux valeurs de l‘humanité lors de la Création, et par conséquent le retour de l’être humain véritable. Avec l’expérience du monde de l’informatique qu’elle a gagnée au vingt et unième siècle, il lui apparait que ce monde, orienté vers le bien, peut devenir un outil utile pour l’évangélisation, l’éducation et la communication. Suivant l’injonction du Christ : ‘Allez et faites des disciples de toutes les nations’[25], le rôle de l’Eglise dans le monde est d’assurer l’évangélisation et l’éducation des hommes, et de par son témoignage, les orienter vers le salut dont leur époque les détourne. Le but de l’Eglise est donc de mettre la révolution technologique au service de l’évangélisation, le rappel des valeurs et la défense de la dignité de l’homme.

23. Le rapide progrès technologique et la révolution numérique ont créé un monde nouveau. Les médias en profitent pour à la fois rapprocher les distances entre les humains, et les agrandir en établissant des barrières immatérielles entre eux. Le monde des médias offre de grandes séductions sur les plans scientifique, artistique, récréatif, religieux et bien d’autres. Ces séductions attirent les humains et les enferme dans leur monde, loin du monde réel. Les hommes arrivent à s’en suffire, se replient sur soi-même et ne soucient plus du monde réel. Ils abandonnent ainsi tout désir de connaître les autres et de communiquer avec eux. Une telle situation met en danger la famille. Elle isole ses membres les uns des autres et sous couvert du respect de la vie privée et de la liberté personnelle, les enferme dans des mondes virtuels séparés, ce qui augmente la solitude entre les époux et suscite des crises familiales. L’Eglise souligne la gravité de cette solitude, et appelle les familles à encourager les occasions de partage et de communion dans la vie quotidienne.  Elle attire l’attention des parents sur la nécessité de contrôler l’utilisation par leurs enfants des instruments du monde virtuel et d’en fixer les limites qualitative et quantitative. Ils doivent les orienter vers ce qui peut enrichir leur esprit, élargir leurs connaissances, servir leur éducation et former leur personnalité humaine.

  1. Bien qu’il ait réussi à faciliter la communication des hommes entre eux, il n’a pas été possible au monde virtuel de devenir une réelle plateforme les amenant à se connaitre. Par contre il a introduit de grands déséquilibres dans nos sociétés.  Son danger consiste dans la réduction de l’être humain à l’image, en particulier une image extérieure attirante. L’homme peut s’y trouver écartelé entre ce qu’il est vraiment, ce qu’il désire être et ce qu’il faut qu’il soit.
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Troisième Partie

Problèmes bioéthiques 

25. La vie est un don sacré de Dieu. L’Eglise considère donc que ce qui touche à la bioéthique à de grandes valeurs divines. Elle ne réduit pas la vie de l’être humain à sa seule santé biologique, psychologique ou sociale, mais l’élargit à ses dimensions de progrès spirituel et d’ouverture à la grâce divine. Elle se doit donc d’aider les familles croyantes à chercher la volonté de Dieu et à connaitre Sa loi, face à leurs difficultés corporelles et psychiques. A compter sur Dieu devant leurs souffrances, et à s’accrocher à ‘l’espérance qui ne déçoit pas’[26]. De là vient l’intérêt porté par l’Eglise aux problèmes liés à la bioéthique que posent les sociétés contemporaines. Cet intérêt, tout en prenant en compte les avancées scientifiques, l’action politique et la Charte des droits de l’homme, se base toujours sur l’affirmation de la sainteté de la vie et du nécessaire respect qui lui est dû,
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Problèmes liés au début de la vie

26. Il faut bien connaitre les défis et les conséquences sociales et juridiques des techniques de procréation médicalement assistée et de limitation des naissances, et les problèmes qu’elles posent, entre autres, concernant le choix du sexe de l’enfant.

27. L’embryon et l’avortement : L’Eglise considère que l’embryon est porteur de vie dès le premier instant de sa fécondation. Il est donc membre de la famille des parents qui l’ont conçu ‘avec l’aide de Dieu’[27]. Son importance n’est pas inférieure à celle de tout homme ‘créé à l’image et à la ressemblance de Dieu’[28]. L’Eglise demande avec insistance que son statut soit défendu et qu’il lui soit donné de se développer normalement, quelles que soient les difficultés de sa famille. Elle n’admet donc pas l’avortement à n’importe quel stade de la croissance de l’embryon. Dans les cas où des nécessités médicales confirmées par un diagnostic médical, telles la mise en danger de la santé ou de la vie de la mère, rendent l’avortement nécessaire, l’Eglise convie les parents à se référer à leur conscience ecclésiale pour les aider à prendre une décision responsable devant Dieu.

28. Insémination artificielle : Laprocréation est un acte béni par Dieu. Il a mis en l’homme le désir naturel d’enfanter, et a fait du désir de maternité et de paternité un des besoins humains. L’infécondité peut être une situation difficile à supporter, et peut créer des problèmes psychologiques néfastes sur les époux qui perturbent leur vie conjugale et leurs relations.

29. Les avancées technologiques ont trouvé des solutions à certains problèmes d’infécondité et sont parvenus à guérir certaines maladies empêchant la grossesse. Elles ont ainsi aidé les époux à réaliser leur désir d’enfants. Mais ces avancées ont d’autre part placé les croyants devant des défis d’ordre psychologique, éthique, médical, tout autant que légal et social.

30. Les techniques modernes d’insémination artificielle ont créé hésitation et confusion chez les croyants et beaucoup d’incertitude dans le choix des procédés à utiliser. Les problèmes suscitant de telles inquiétudes sont liés à l’insémination d’une femme par un donneur étranger, les mères porteuses, les embryons surnuméraires: faut-il les détruire, les utiliser cas ou les vendre ?

31.La surgélation des embryons surnuméraires préoccupe l’Eglise. Ces embryons qui ne sont pas introduits dans l’ovaire de la femme inséminée, sont d’habitude congelés pour les donner à d’autres mères, ou pour les utiliser dans la recherche. Et parfois ils sont simplement éliminés. De plus, les embryons placés dans l’ovaire font l’objet d’un processus de sélection, les meilleurs étant ‘utilisés’ et les moins ‘bons’ éliminés. Tant l’élimination des embryons que leur conservation pour une longue durée, contredisent les principes de l’éthique chrétienne. Bien qu’ils puissent aider à la résolution de certains traitements thérapeutiques, les examens prénataux ne sont pas sans poser aussi des problèmes sur le plan de la foi et de l’éthique. D’autre part, certaines maladies, diagnostiquées entre la fécondation et la naissance qui n’ont pas encore trouvé de traitement, poussent les époux à choisir l’avortement.

32. L’Eglise regarde avec méfiance la grossesse de femmes célibataires par insémination artificielle, car elle donne des enfants sans père. Ainsi que l’utilisation du sperme congelé d’un homme décédé, ou l’utilisation d’un embryon congelé d’une femme morte. L’Eglise refuse tout autant le recours de couples homosexuels à l’insémination artificielle à cause des conséquences psychologiques, sociales et spirituelles négatives qu’il peut avoir sur l’enfant.

33. La contraception : En vue de réguler la vie de la famille, l’Eglise accepte, l’utilisation des moyens de contrôle des naissances qui ne recourent pas à la contraception et ne nuisent pas à la fécondité. A cet effet, elle proclame que l’amour conjugal ne s’exprime pas seulement dans les relations sexuelles, mais dans l’affection et le respect mutuels des époux et leur don de soi qui donnent leur charme à tous les aspects de leur vie. Tout en encourageant les fidèles à la procréation, l’Eglise distingue entre ’contrôle des naissances’ et ‘limitation des naissances’. La limitation des naissances suggère une réduction arbitraire, quand leur contrôle laisse à chaque famille la liberté de décision, en fonction de sa situation spirituelle, médicale, économique et sociale. Cette décision devra être prise par les époux dans la prière en consultation avec le père spirituel de la famille ou le prêtre de paroisse.

34. L’adoption : L’infécondité de l’homme ou de la femme rend parfois instable la vie de couples désirant avoir des enfants pour exercer la paternité et la maternité. Cette situation justifie l’adoption. Sainte icône de la philanthropie du Verbe de Dieu envers la nature humaine, exprimée dans le mystère de l’Incarnation, l’adoption est occasion d’une joie sans limites. Joie de ceux que Dieu comble d’enfants, après une absence. Joie du Bon Samaritain qui trouve un sens à sa vie en assumant l’autre, pansant ses plaies et faisant de lui, par l’amour actif, son ‘prochain’[29]. L’adoption est un engagement envers l’enfant adopté imitant le don de la miséricorde du Christ envers les humains. On trouve dans la Bible divers récits d’adoptions[30]. L’Eglise bénit la décision d’un couple, empêché médicalement d’avoir des enfants, de recourir à l’option de l’adoption. Elle ne limite d’ailleurs pas cette option honorable à ceux qui n’ont pas d’enfants. Elle demande, dans les pays où elles n’existent pas, l’institution de lois pour faciliter l’adoption, dans le cadre des lois existantes qui régissent le statut des personnes et des communautés. Ces lois éviteront aux familles d’utiliser des moyens détournés pour faire aboutir leur projet d’adoption, et préserver ainsi les droits des enfants et en empêcher le commerce.
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Problèmes liés à la fin de la vie

35. L’euthanasie : La vie étant un don de Dieu, personne n’a le droit de la détruire, de l’agresser ou de la compromettre. La souffrance rappelle à l’homme sa finitude. On doit employer tous les moyens légitimes pour la diminuer sans pour autant d’admettre le droit à l’euthanasie. L’Eglise rappelle avec force que le temps de notre vie nous est imparti pour revenir vers Dieu et nous purifier intérieurement par la repentance et la réconciliation avec Dieu, les hommes et nous-mêmes. C’est pourquoi nous prions ‘pour que la fin de notre vie soit chrétienne, paisible et sans souci’[31].

36. L’Eglise croit que l’être humain ne meurt pas à l’heure de sa mort mais s’endort. La mort ne met pas fin à son existence, et n’est qu’un passage à la vie éternelle. L’Eglise croit que l’homme ressuscitera avec un corps spirituel au second avènement du Christ[32]. Elle exhorte donc les médecins à préserver la conscience de l’homme malade le plus longtemps possible, tout en soulageant sa souffrance, et de placer sa vie dans les mains de la miséricorde divine.

37. Les progrès médicaux techniques, en prolongeant la durée de la vie, ont posé la problématique de l’euthanasie. La médecine arrive à maintenir la vie par l’usage de procédés techniques, même en l’absence de tout espoir de guérison. Cette situation n’est qu’une prolongation forcée de l’agonie. Mettre fin à la vie, seulement à cause de la souffrance, ne laisse aucune place à l’espérance en Dieu. Il est plus simple et plus naturel d’affronter la fin de la vie, en la laissant la suivre son cours selon la volonté de Dieu, sans faire appel à des techniques médicales pour en allonger la durée. Pour l’Eglise, la science est utile quand elle aide les humains à donner un sens à leur vie, à se repentir, à vivre avec Dieu et à affronter la fin de leur vie de manière chrétienne dans la foi et une pleine conscience spirituelle.

38. L’Eglise est consciente que beaucoup de douleurs peuvent faire entrer l’homme dans des états de colère, de désespérance, de dépression et de révolte qui le font demander de mettre fin à sa vie. Tout en s’associant à sa douleur, l’Eglise considère que l’acceptation de la souffrance avec foi et espoir en Dieu peut faire acquérir patience et consolation qui mènent à un état de gratitude, une espérance de salut et une guérison intérieure. L’Apôtre Paul n’a-t-il pas dit: ‘Nous nous glorifions des tribulations, sachant bien que la tribulation produit la constance, la constance une vie éprouvée, la vertu éprouvée l’espérance’[33]. L’Eglise appelle toute la communauté ecclésiale à accompagner les malades pour leur manifester son amour et son attachement, le prendre dans sa prière et faire mention de lui dans la Sainte Liturgie, l’aidant ainsi à rester ferme et patient.

39. Soins palliatifs en fin de vie : De tels soins ont pour but de conforter le malade et de lui rendre, sans un acharnement thérapeutique qui épuiserait la personne souffrante, cette période difficile moins insupportable et le mener à une fin de vie paisible. Ils requièrent un accompagnement quotidien du patient, une attention aimante et spirituelle et de la prière.

40. Don d’organes : L’Eglise considère le don d’organes comme un acte d’amour, décidé par le donneur en son âme et conscience, pourvu qu’il ne lui cause un tort. Dans les cas de mort soudaine, la décision du don d’organes revient à la personne responsable de la personne décédée. L’Eglise appelle à éviter tout esprit mercantile et commercial dans ce domaine, comme prétendre un motif. médical pour enlever des organes pour les vendre, car il n’est permis en aucun cas de faire d’organes humains des produits commerciaux.
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Autres questions bioéthiques importantes

41. Abstention de mariage : L’Eglise s'attriste de constater cette abstention du mariage et l’apparition d’alternatives au mariage religieux, comme   le mariage civil, le concubinage et de nouvelles formes d’unions, tel les mariages homosexuels qui essaient d’avoir des enfants. Ces diverses anomalies, contraires à la famille traditionnelle, s’opposent à la position de l’Eglise sur la procréation comme fruit de l’amour et de l’union d’un homme et d’une femme. Nous sommes en présence d’enfants qui ne connaissent pas leur père ou leur mère, qui ont deux pères ou deux mères, ou des mères avec des enfants en l’absence totale d’un père, ou des pères avec des enfants en l’absence d’une mère, ou en présence de communautés de vie commune, où un enfant croît dans un milieu qui ne reconnait pas la nécessité d’une mère ou d’un père.

42. Le concubinage : Devant l’accroissement du phénomène de cohabitation de personnes non liées par un mariage licite, la foi chrétienne rappelle avec force que la communion matrimoniale est une bénédiction divine, et que le mariage est un Sacrement de l’Eglise, et non seulement un contrat ou un accord. C’est le Christ qui accomplit ce Sacrement, conviant les époux à s’unir en Lui pour devenir ‘une seule chair’, et faire de leur mariage Sa demeure. Malgré le fait qu’elle soit permise dans certains pays et certains milieux sociaux, la cohabitation d’un homme et d’une femme hors mariage ne conduit pas à une vie épanouie et pérenne. Jésus a convié la femme Samaritaine, qui vivait en concubinage, à la repentance et à la purification avant afin qu’elle puisse communier à ‘l’eau vive’[34]. C’est ce genre de communion, qui est la voie vers une joie constante, que l’Eglise souhaite à ses enfants.

43. L’homosexualité : Dieu a créé l’homme à Son image et Sa ressemblance, homme et femme Il les créa[35]. L’Eglise se base sur ces textes bibliques et son expérience pour considérer que les relations homosexuelles contredisent la distinction sexuelle entre mâle et femelle que Dieu a établie dès les origines, et violent le sacrement du mariage tel que le conçoit l’Eglise. Elles dévient donc du cours normal de la vie conjugale voulue par Dieu[36]. La promulgation par certains pays de lois acceptant le mariage homosexuel ne le rend pas légitime du point de vue de l’Eglise. Tout aussi illégitimes sont les considérations de certaines sociétés contemporaines concernant le ‘sexe’ et les possibilités de son changement et de la manipulation des gènes. L’Eglise accueille volontiers les avancées scientifiques, en particulier médicales, mais elle les regarde avec suspicion quand elles privent l’homme de son humanité.

44. L’Eglise convie les fidèles au respect et à l’amour de tous les hommes, les exhortant à parfaire leur humanité par la vie en Christ et l’acquisition de l’Esprit Saint. Cela implique pour les croyants, armés de la foi en Christ, de la prière, de la lecture des Livres Saints et de la maîtrise de soi et des passions[37], une repentance de toutes les composantes de leur être, cœur, âme et raison. S’ils se repentent, le Seigneur leur donne de par Son amour infini, la grâce de pouvoir porter leur croix et d’accéder au salut. De par sa volonté et avec l’aide de Dieu, l’homme peut donc améliorer son état pécheur, même si cela lui cause au début souffrance et astreinte.

45. L’Eglise, tout en suivant les résultats des diverses recherches médicales sur l’homosexualité, insiste sur la nécessité de la présence d’un père spirituel, des parents et des prières de tous les fidèles pour accompagner les homosexuels, et leur montrer leur amour sans porter de jugement et sans condamnation, afin que la grâce de Dieu agisse en eux et les guide pour trouver les moyens de revenir à des pratiques normales. Ceci requiert beaucoup de patience et un grand amour de la part des accompagnateurs et de la famille, et une coopération étroite et constante avec la personne concernée.

46. L’addiction : L’addiction est le résultat d’un état psychologique et comportemental de l’être humain causé suite à une crise et à un rejet de soi-même et du milieu ambiant, en particulier de la famille. L’addiction n’est pas un facteur héréditaire, mais la conjonction d’une série de causes accumulées et enchevêtrées, comme les difficultés de la vie familiale, un vide affectif et une éducation déficiente. Il en résulte un état de dépression et un sentiment de solitude qui pousse à un repli sur soi-même et à l’addiction pour sortir de la crise à des drogues, au sexe, à la violence, l’utilisation abusive d’outils électroniques ou tout autre comportement excessif pour satisfaire des penchants et calmer les nerfs.

47.On sort de l’état dépressif qui mène à l’addiction, en réactivant la grâce baptismale par le réengagement dans la vie de l’Eglise et la pratique des vertus, en plus du nécessaire traitement médical. Dieu ouvre toujours à l’homme les portes de la repentance. Toute repentance débute chez l’homme par l’admission qu’il est aimé de Dieu, et qu’il est toujours appelé à dépasser son état. La sortie de l’addiction est difficile pour l’homme, mais possible pour Dieu, si l’homme la Lui demande. L’accompagnement par un prêtre ou un conseiller spirituel, ainsi que la fréquentation des institutions de lutte contre l’addiction aident à sortir du vide d’une réalité stérile vers de verts pâturages[38].

48. Le harcèlement sexuel des enfants et des adolescents : Des enfants sont exposés parfois à des expériences douloureuses, le harcèlement sexuel n’étant qu’une des expériences les plus dangereuses. L’Eglise condamne ce harcèlement sexuel sous quelque forme que ce soit, et quel qu’en soit le prédateur.  Elle le considère comme une violation criante de leur innocence et un crime qui nécessite la poursuite des prédateurs et leur punition. L’Eglise exhorte toutes les personnes concernées, pasteurs et parents, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour prémunir les enfants de tout attouchement, et les faire vivre dans des milieux sains et accueillants. Elle demande aux parents en particulier de leur prodiguer une éducation qui les met en éveil et accroît leur faculté de discernement. Elle les invite aussi à leur assurer une éducation sexuelle adéquate, pour éviter qu’ils ne tombent victimes d’une quelconque manipulation ou tromperie, par les médias et d’autres moyens de communication ou par des contacts corporels directs.

49.L’Eglise encourage les parents à éveiller chez leurs enfants le sens critique qui aide à toujours chercher la vérité et faire le bon choix en tout ce qu’ils voient à la télévision ou trouvent dans les réseaux sociaux et d’autres outils de communication. En particulier, l’éducation sexuelle à la maison est importante parce qu’elle arme les enfants contre les dangers de la permissivité ou des mauvais comportements sexuels.
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Quatrième Partie

Rôle de la famille dans la vie de l’Eglise

50. Saint Jean Chrysostome conseille les époux de faire de leur maison une petite Eglise, disant : ‘Que l’ensemble de votre maison soit une Eglise’[39]. Ceci se réalise par leur pratique de la prière et du jeûne, leur participation commune à la vie de l’Eglise, le respect qu’ils se portent et leur encouragement réciproque à préserver leur amour et pratiquer les vertus. De la sorte, ils seront un exemple pour les membres de leur famille.

51. Le comportement quotidien des parents est le meilleur moyen pour les enfants d’acquérir la vie en Christ. Ce n’est pas l’enseignement donné par des paroles, mais celui donné par des actes et des attitudes qui a une grande influence sur les enfants en leur donnant un exemple vécu. Saint Porphyre le Voyant disait : ‘La vie des parents à la maison sanctifie les enfants et leur apprend la rectitude. Il faut que les parents se donnent à l’amour de Dieu et deviennent des saints pour leurs enfants, par leur patience et leur amour’[40]. La sainteté des parents qui vivent la repentance et le pardon est voie royale pour éduquer les enfants et les rapprocher du Seigneur. La maison familiale devient alors une école de l’amour et du sacrifice qui sont les meilleures armes pour faire face aux défis de la société.

52. Certains parents donnent aux études et à la santé de leurs enfants et à leur avenir professionnel une attention bien plus grande qu’à leur vie dans la foi. L’Eglise recommande à la femme enceinte de prier pour son bébé et de réaliser qu’un don de Dieu croit dans son corps. Le même saint Porphyrios affirme que l’éducation débute à l’instant de la conception[41]. L’Eglise conseille aux parents, comme premier pas vers la vie de sainteté, de revenir à l’ancienne tradition orthodoxe qui consiste à choisir un saint intercesseur pour leur enfant nouveau-né, et d’établir avec lui une relation de prière, dont les parents comme les enfants en tireront profit.

53. Les Pères de l’Eglise demandent aux parents de faire de chacun de leurs enfants ‘une personne engagée et un citoyen du ciel’[42]. L’éducation des enfants demande aux parents une grande compétence et une capacité d’accompagnement spéciale et une disponibilité entière dans leur vie quotidienne. L’absence prolongée des parents ou leur démission de leur responsabilité d’éducateurs, ou leur tendance à laisser leurs enfants à la garde d’assistantes domestiques ou de bonnes d’enfants, sont générateurs d’angoisse chez les enfants, et affecte leurs comportements futurs. L’éducation est une tâche sainte et bénie. Elle revient à la fois la mère et au père dans une commune responsabilité. Cette responsabilité est grande aussi pour les pasteurs et les frères de l’Eglise pour aider les familles à surmonter les complications de la vie quotidienne et leur offrir des consolations divines. Les enfants grandiront ainsi en acquérant d’importantes valeurs humaines, en particulier d’amour fraternel et de communion avec les autres. Ils auront de larges horizons et apprendront à se servir de leur liberté et de leur maturité pour assumer des choix responsables de vie et faire leur salut.

54. Les Saints Pères conseillent aux parents chrétiens que leur maison soit un espace de prière commune, en plus de la prière personnelle qu’élève chacun des membres de la famille. Ils affirment aussi que la lecture quotidienne de la Bible, qui nourrit l’esprit et illumine la raison, est une nécessité essentielle pour tous ces membres, havre de sérénité au milieu du tourbillon de leur vie et de leurs multiples occupations. Saint Jean Chrysostome disait : ‘Acquérez des livres qui soient remèdes pour l’âme. Lisez au moins les Evangiles et les Actes des Apôtres pour vous instruire’[43]. L’Eglise exhorte encore la famille de participer aux services liturgiques et soulignent l’importance que revêt une telle participation dans sa vie et son renouveau spirituel.

55. La famille est un laboratoire pour pratiquer les vertus, susciter la foi et faire éclore l’amour. Malgré les différences de points de vue entre ces membres, chacun d’eux apprend à vivre un amour sans limites. Il y apprend l’indulgence et le pardon, l’écoute et l’acceptation de l’autre, ce qui le prépare aux relations sociétales.

56. L’individu acquière dans la famille un esprit de responsabilité, de communion et d’entraide, car il doit oublier ses intérêts propres pour remplir le rôle qui lui est attribué en vue du bien commun. Il se rend compte que ses besoins ne peuvent être satisfaits qu’au sein d’une vie familiale basée sur la coopération à tous les niveaux de l’existence. Il réalise alors que son bien devient le bien de la famille, et ses besoins vitaux, partie des besoins de l’ensemble.

57. Le modèle de la famille-Eglise, ancrée dans la foi, la vie de prière, la lecture de la Bible et la participation à la Liturgie, unifie des familles répandues aux confins de l’univers, quel que soit leur éloignement géographique. La même foi qui les unit et qu’ils fructifient en fait l’immense famille de Dieu. Le comportement aimant et la communion fraternelle qui résultent de l’unité dans la foi, la même Liturgie et l’unique Eucharistie, ne sont qu’une incarnation, au plan de l’univers, des membres de cette immense famille, dans la mesure où ils prennent conscience que tout ce qui touche leurs frères et tous les humains, les touche également.
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Cinquième Partie

Exhortations Pastorales

 

58. Une pastorale spécialisée : Face aux problèmes et défis nouveaux et croissants qui voient continuellement le jour, s’accroît le besoin d’une action pastorale spécialisée, faisant appel aux compétences de tous les fidèles. Le recours aux fidèles talentueux et charismatiques devient une impérieuse nécessité pour aider les prêtres à mener à bien leurs responsabilités pastorales. La complexité des problèmes de société et le rapide développement des sciences, en particulier les sciences humaines, augmentent la responsabilité de l’Eglise de s’occuper d’une grande diversité de fidèles, de toutes les classes d’âge, des enfants comme des vieillards, des bien-portants comme des malades et les handicapés, des orphelins, des veuves, et toutes autres catégories.

59. Centres d’orientation familiale : Le service des familles s’articule pastoralement, au niveau des évêchés et des paroisses, dans la discussion de leurs problèmes dans des réunions régulières et des cercles de réflexion autour de textes patristiques et scientifiques les concernant. Dans l’élaboration de programmes de préparation au mariage. Par leur invitation à participer à des retraites spirituelles où se retrouvent tous les membres de la famille. Par la formation de cercles spécialisés pour soutenir les relations conjugales, définir le contour de la pastorale familiale et assurer une aide sociale. Ces diverses activités contribueront à résoudre les conflits possibles entre époux, tel qu’expérimenté avec succès dans certains de nos évêchés.

60. Formation pastorale continue : Un besoin de plus en plus pressant se fait jour pour des prêtres et des laïcs capables d’exercer le conseil spirituel et de donner un avis d’ordre juridique et médical. Ceux-là dirigeront des groupes d’étude pour encourager l’écoute, la réconciliation et la résolution des conflits. Il appartient à l’Eglise de répondre à ces besoins par l’élaboration de programmes et des sessions de formation spécialisée.

61. Le rôle spirituel du prêtre : La conscience du prêtre de son rôle spirituel est la condition nécessaire pour que les familles croissent dans la vie en Christ. Il doit organiser des réunions et des soirées spirituelles pour encourager les participants à découvrir la signification de la vie liturgique et l’importance de la participation à la Sainte Liturgie et aux Sacrement de l’Eucharistie et de la Réconciliation (la confession). Il doit surtout les inciter à la vie de prière au niveau familial. Il appartient au prêtre de prendre de nombreuses autres initiatives pastorales pour renforcer la vie en Christ des époux et de leurs enfants.

62. L’éducation chrétienne : L’éducation chrétienne et l’évangélisation occupent une place centrale dans la vie de l’Eglise et de la famille. Le Seigneur Jésus a été le premier à exercer l’enseignement. Il a passé les dernières années de Sa vie sur terre enseignant et évangélisant. L’Apôtre Paul a écrit d’ailleurs: ‘Malheur à moi si je ne prêchais l’Evangile’[44]. C’est pour cela que l’instruction a un rôle primordial dans l’éducation des enfants et également de leurs parents, et la présence de familles chrétiennes. L’Eglise répand l’esprit évangélique par tous les moyens adéquats, écrits et audio-visuels, par le truchement de conférences, colloques, réunions, rencontres et d’autres formes. Ces activités répandent un climat paisible et serein dans la famille, et une réflexion à partir des enseignements de la Bible et de l’expérience ecclésiale. Armée de la sorte, la famille peut mieux affronter l’esprit de consommation qui domine dans les sociétés modernes.

63. Une culture de l’accompagnement : L’Eglise doit faire appel à des spécialistes pour accompagner certaines situations de détresse, telles les patients en phase terminale, les handicapés, ceux qui souffrent de violence et de conflits conjugaux, etc. L’accompagnement demandant une profonde connaissance de l’état des personnes accompagnées, l’Eglise se doit de former, de façon méthodique et réfléchie, à la diversité des problèmes rencontrés, et de répandre la culture de l’accompagnement parmi ceux qui œuvrent dans le domaine pastoral. Cette nouvelle culture permet une approche rigoureuse et compatissante, tour en prenant en compte la spécificité de chaque cas. Elle est une voie nécessaire pour dialoguer avec l’homme contemporain et l’aider à découvrir la face du Christ Sauveur, qui est mort et ressuscité pour donner la vie.

64. Encourager la procréation : La présence d’enfants dans une famille a de nombreux avantages pour les parents et les enfants à la fois. Elle permet d’instaurer une vie de partage et de communion entre les membres de la famille et encourage leur éveil au sens de la responsabilité réciproque, du don et du service. La grande famille ne laisse pas aux parents le loisir de s’occuper d’eux-mêmes d’une façon égoïste, car ils sont engagés avec leurs enfants. L’éducation de ces enfants qu’ils se partagent consolide leur union. La famille élargie, englobant la parentèle proche permet aux enfants de grandir dans une plus grande atmosphère d’amour et d’attention, et de créer en eux un sens d’appartenance sociale qui les encourage au dialogue, au partage, à la coopération et l’acquisition de l’aptitude au don.
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Conclusion

65. Cette lettre pastorale autour de la famille vient en un temps où nous vivons de nombreux bouleversements sociaux, un progrès scientifique accéléré, et une globalisation qui nous imposent des réalités nouvelles et des modes de vie et de réflexion différents, qui affectent grandement nos familles. Avec l’apparition de nouvelles formes de mariage, et la formation de nouveaux couples, la famille traditionnelle risque aujourd’hui de perdre son identité et sa structure et est affrontée à de nombreux nouveaux problèmes. Pour faire face à ces défis, les Pères du Saint Synode ont voulu rappeler aux enfants de l’Eglise qu’une bonne compréhension de la famille chrétienne qui fonde le mariage sur la foi en Christ, reste le meilleur moyen pour préserver la famille des dangers qui la menacent.

66. Nous sommes conscients que les diverses ramifications des problèmes de la famille ne peuvent être couverts adéquatement dans quelques pages. C’est pourquoi notre Eglise considère cette lettre pastorale comme une première approche du sujet. Et elle espère organiser des colloques ouverts aux fidèles, autour des diverses questions abordées, pour approfondir leur étude et parvenir à des solutions plus détaillées pour s’en prémunir.

67. ‘La famille est une petite Eglise’, une cellule de l’Eglise catholique. Chaque être humain est le produit de sa famille, et il rencontre le Christ d’abord par l’intermédiaire de ses parents et de ses grands-parents. Il devient par la suite, s’il le veut, son témoin dans le monde. Notre Eglise est pleine de modèles de sainteté à partir de l’éducation familiale. Les saints ancêtres du Christ, Joachin et Anne, ont offert au monde la toute sainte Mère de Dieu, et elle lui a donné la joie. Les époux bienheureux, saint Basile l’Ancien et sainte Emilia, ont offert à l’Eglise saints Basile le Grand, Pierre de Sébaste, Grégoire de Nysse, Pancras l’ermite et leur sœur la bienheureuse et pleine de sagesse Macrine. C’est une famille modèle qui a illuminé l’Eglise et le monde de reflets de la Lumière qui ne connait pas de couchant, et l’a instruit d’une science qui dépasse toutes les sciences.

68. L’Eglise prie pour que la famille reste la joie de la vie, et qu’en elle le Sacrement de la joie soit communion de vie, d’amour et de réconciliation. Ainsi nos familles seront une image du Royaume de Dieu et illumineront l’Eglise par leur foi, leur amour et leur sérénité.
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[1]  A Eutolikos, Livre I, PG 6 : 1028.

[2]  2 Pierre 1 : 4.

[3]  1 Thessaloniciens 5 : 19.

[4]  1 Corinthiens 6 : 12.

[5]  2 Corinthiens 9 : 6.

[6]  Marc 10 : 7.

[7]  Jean 2 : 1-11.

[8]  Apocalypse 21 : 5.

[9]  Psaume 50 : 14.

[10] Ephésiens 4 : 13.

[11] Genèse 1 : 26.

[12] Ephésiens 5 : 32.

[13]  Matthieu 10 : 38.

[14]  Prière de l’office de Pâque.

[15]  1 Corinthiens 13.

[16]  Philippiens 4 : 8.

[17]  Ephésiens 5 : 20.

[18]  Ephésiens 5 : 21.

[19]  Philippiens 2 : 7-8.

[20]  Romains 16 : 5.

[21]  Cantique des Cantiques 8 : 6.

[22]  Romains 16 : 5, 1 Corinthiens 16 : 19, Colossiens 4 : 15 et Philémon 2.

[23]  Sermon 12 sur l’épître aux Colossiens, PG 62 :387.

[24]  Matthieu 16 : 25.

[25]  Matthieu 28 : 19.

[26]  Romains 5 : 5.

[27]  St Jean Chrysostome, sermon 49 sue la Genèse, PG 54 : 445.

[28]  Genèse 1 : 26.

[29]  Luc 10 : 30.

[30]  Exode 2 : 10, 1 Rois 11 : 20, Esther 2 : 7, 15.

[31]  Prière du service quotidien.

[32]  1 Corinthiens 15 : 43-44.

[33]  Romains 5 : 3-5.

[34] Jean 4 : 10.

[35] Genèse 1 et 2, Matthieu 19 : 4-6.

[36] Genèse 19 : 4-8, Lévitique 18 : 22, 20 : 13, Romains 1 : 24-27, 1 Corinthiens 6 : 9, 1 Timothée 1 : 10.

[37]  1 Corinthiens 9 : 25.

[38]  Psaume 23 : 2.

[39]  Sermon 26 sur les Actes des Apôtres, PG 60 : 201-204.

[40]  Vie et Paroles, traduction arabe des sœurs de Notre Dame de Bloumana, 2005, p. 370.

[41]  Op. cité, p. 369.

[42]  St. Jean Chrysostome, essai sur la vaine gloire et sur l’éducation des enfants, SC 188 : 104.

[43]  Sermon 21 sur l’Epître aux Ephésiens, PG 62 : 151.

[44]  1 Corinthiens 9 : 16.